extrait des anti-carnets de voyage, vol3.
photo lebrouillondefinitif.com jan 2013, cham museum, danang, vietnam.
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jamais un dos de cuivre ne m'avait paru si beau. tara dans son sanctuaire de pierre. elle règne sur des seins lourds et rangés, au-dessus des sexes tendus de démons et de singes rieurs. et les scribes les musiciens les danseuses et les dieux autour, exhumés des terres chams, en garde rapprochée. dans sa cage d'isolement, baignée par quelque rayon téméraire, son monde se plie et se meurt. derrière elle, l'océan de moteurs pétaradants et les 8 voies de centre ville. à danang, au milieu des hlm poussés sur la mer, réfugiée dans ce pavillon de résistance, j'ai croisé ma cléopâtre. extrait des anti-carnets de voyage, vol3. photo lebrouillondefinitif.com jan 2013, cham museum, danang, vietnam.
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50 mots pour thu-anh extrait des anti-carnets de voyage(s) vol3 , voyages immobiles, à paraître. photo Antoine Barjini Thu-Anh Nguyen pour pièce Blanc/Contours 2012 1. ombre de mue 2. mèche de jais 3. adage moelleux 4. sol-barrée 5. blanc contour 6. coude de fleuve plus que 44. plus que 44 mots pour t’appeler. 44 mots pour que tu apparaisses. 7. cuisse-oreiller 8. pêcherie inavouée 9. courbe de drap 10. vibration contemporaine 11. cocon pigeon 12. jaune sang plus que 38. plus que 38 mots pour me souvenir. 13. rire de larmes 14. compte a rebours patronymique 15. corps soie 16. amie 17. couvre-chef semeuse 18. kupitcha 19. mue d’orgasme 20. cheveux d’ange noir 21. mac addict 22. excel tortionnaire 23. onde amour 24. ma femme 25. œil-nombril 25. plus que 25 mots pour te voir. 26. ischion-aware 27. leçon de corps 28. complice 29. lignes et regards 30. ma femelle 31. dénudée tournoyante 32. mon asie 33. mon asile 34. frite de mine 35. jouisseuse 36. ombres et lumière 37. koala fauve 38. rectiligne spirale 39. crucifixion matricielle 40. oiseau d’automne 10 mots et tu es là. 41. art de vivre 42. vivre d’art 43. blanc rouge et autres pièces à boire 44. ma poupée fabuleuse 45. ma moitié 46. rêve de rez-de-jardin 47. mon amour 48. mon tout 49. toinette 50. thu-anh des bulletins d'airparif qui tombent. qui tombent lourds comme du plomb en fines particules pm 2.5 et 10. cette fille aux cheveux noirs et longue se parfume au monoxyde d'azote et de carbone, au dioxyde de soufre, à l'ozone et au benzène. des radicaux OH venus de toutes parts qui s'accrochent à ses mèches et les rendent poreuses et blanches.
paris qui s'installe dans sa série habituelle de dépassement du niveau de pollution. aussi confortablement que ces lobotomisés en sur-poids dans leurs sièges en simili cuir. paname qui invite courtoisement ces handicapés du cul à adopter une conduite souple, économique, sans à coup et à réduire leur vitesse de circulation. qui aujourd'hui, rend gratuit le stationnement résidentiel pour que ces culs-de-jatte daignent laisser leur appendice métallisé dans leurs rues plombées. des bulletins d'airparif qui tombent en louvoyant dans un vent chargé de toxiques puissants. qui reprennent les 60000 particules par cm3 qui oxyderont les désespérés inconscients abrutis et frondeurs à vélo. qui protégeront les illuminés assassins de l'agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, pour qui les données épidémiologiques sont encore insuffisantes pour établir une relation entre des niveaux d'exposition à ces particules et des effets sur la santé humaine. de l'observatoire régional de santé, pourtant, la corrélation univoque entre les pets des usines des camions et des caisses, et le nombre de décès ou d'hospitalisations. paris étouffe, sa banlieue asthmatique se cache derrière des strates grisâtres. les services de la voirie parisienne qui lisent dans des feuilles inspirées, qu'il n'existe pas de seuil ou de niveau de pollution en-dessous duquel sa population ne serait pas affectée, et qui décident de se torcher avec. paris qui ostracise en première lecture ses vieux, ses mômes et ses fragiles, et balance dans ses voies d'autobus les forcenés de la pédale bientôt dégénérés par l'absorption de métaux lourds au-dessus de normes raisonnables. aujourd'hui, urbainement, paris invite ses véhicules à rouler moins vite, avec de beaux ronds de jambe. et se donne bonne conscience avec des conférenciers qui nieront l'évidence sous prétexte que les émissions de plomb se sont raréfiées depuis 1950. paname creuse pour son tram et couvre son périph', comme on balaie ses merdes sous la moquette. je rentre à vélo et sur le pont mandela, le crépuscule smoggé ramène ce camaïeu de rouges et d'orange. de la fascination à se voir mourir en couleurs. texte de 2010, extrait de anti-carnet de voyage(s) vol.2, paris etc. Jérôme Coullaré. éditions www.lebrouillondefinitif.com publié en 2012 par Velorution.org http://velorution.org/page/index.php?option=com_content&view=article&id=388:particules&catid=40:pollutions-solutions-&Itemid=90 lebrouillondefinitif vous salue bien bas, redevable de l'aide, de la bienveillance et des coups de pied au cul reçus de 21, stael, davidivag, Alaramass. de vos amitiés de partout, londres, copenhague, madrid, abidjan, amman. de mes ancres montreuilloises et new-yorkaises.
je n'oublie pas l'immense source d'inspiration que ce système en décomposition permet, avec ses injustices et ses aberrations. 2013 ajoutera à cette collection de vignettes intolérables, j'en suis certain, mais elle continuera également de voir l'émergence brouillonne de consciences éparses. leur conjonction décidera tout simplement de l'évolution du tout. 2013, c'est je l'espère la confirmation mainstream des 99%, des indignés, de velorution, du fixie, de la gopro, de lectures structurantes, de rouge après blanc/contour(s), des IRP et du mirage de la baie de somme. gageons que 2013 sera ce point d'inflexion. bonne année à tous. mon combat vain personnel et silencieux contre les injustices du monde a débarqué sur le terrain inattendu et insignifiant de la typographie.
quelle ne fut pas ma surprise quand ce matin, peut-être sous l’effet d’une surdose de caféine, je suis monté sur mes grands chevaux en souhaitant la peine capitale aux capitales. une sorte de révolte ahurissante contre nos hauts-de-casse, symboles omniprésents des injustices de nos écritures bicamérales. déjà, il y a quelque temps, sans en formaliser la théorie, j’avais ressenti une certaine méfiance, voire un malaise, par rapport à des lettres qui s’autoproclament « grandes », sous prétexte d’être les premières arrivées, ou d’appartenir à quelqu’un ou quelque lieu. majuscules et capitales, sans distinction, s’octroient de fait plus de place, sur des critères d’usage ou de charte graphique qui me révoltent. elles coupent le rythme et attirent l’œil là où il n’y a pas nécessairement un surcroît de sens. elles vont en fait, à l’opposé de ce que je veux dire. comment peuvent-elles être des repères qui « facilitent la lecture d’un texte », si elles en compliquent la compréhension ? Ces hauts-de-casse méprisants s’attaquent également aux faibles signes de typo que sont les accents, qui eux, pour le coup, avaient une vraie utilité… leur absence modifie la prononciation et de fait la compréhension d’un mot. quand coullaré se déclame en majuscule, il me mange mon nom et me transforme en coullare. je me retrouve à deux lettres de couillard, ce qui m’attriste ou me révolte. aujourd’hui, aux états généraux de ma charte graphique, je proclame haut et fort la fin des privilèges pour les majuscules capitales hauts-de-casse et autres grandes lettres. je fais ma révolution. je reprête serment à cette orthographe qui a l’élégance de servir une certaine utilité. je conchie les signes qui marquent les privilèges. dans les lettres et dans la vie. |
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