quelle ne fut pas ma surprise quand ce matin, peut-être sous l’effet d’une surdose de caféine, je suis monté sur mes grands chevaux en souhaitant la peine capitale aux capitales.
une sorte de révolte ahurissante contre nos hauts-de-casse, symboles omniprésents des injustices de nos écritures bicamérales.
déjà, il y a quelque temps, sans en formaliser la théorie, j’avais ressenti une certaine méfiance, voire un malaise, par rapport à des lettres qui s’autoproclament « grandes », sous prétexte d’être les premières arrivées, ou d’appartenir à quelqu’un ou quelque lieu.
majuscules et capitales, sans distinction, s’octroient de fait plus de place, sur des critères d’usage ou de charte graphique qui me révoltent.
elles coupent le rythme et attirent l’œil là où il n’y a pas nécessairement un surcroît de sens. elles vont en fait, à l’opposé de ce que je veux dire.
comment peuvent-elles être des repères qui « facilitent la lecture d’un texte », si elles en compliquent la compréhension ?
Ces hauts-de-casse méprisants s’attaquent également aux faibles signes de typo que sont les accents, qui eux, pour le coup, avaient une vraie utilité… leur absence modifie la prononciation et de fait la compréhension d’un mot.
quand coullaré se déclame en majuscule, il me mange mon nom et me transforme en coullare. je me retrouve à deux lettres de couillard, ce qui m’attriste ou me révolte.
aujourd’hui, aux états généraux de ma charte graphique, je proclame haut et fort la fin des privilèges pour les majuscules capitales hauts-de-casse et autres grandes lettres. je fais ma révolution.
je reprête serment à cette orthographe qui a l’élégance de servir une certaine utilité.
je conchie les signes qui marquent les privilèges.
dans les lettres et dans la vie.