paris qui s'installe dans sa série habituelle de dépassement du niveau de pollution. aussi confortablement que ces lobotomisés en sur-poids dans leurs sièges en simili cuir. paname qui invite courtoisement ces handicapés du cul à adopter une conduite souple, économique, sans à coup et à réduire leur vitesse de circulation. qui aujourd'hui, rend gratuit le stationnement résidentiel pour que ces culs-de-jatte daignent laisser leur appendice métallisé dans leurs rues plombées.
des bulletins d'airparif qui tombent en louvoyant dans un vent chargé de toxiques puissants. qui reprennent les 60000 particules par cm3 qui oxyderont les désespérés inconscients abrutis et frondeurs à vélo. qui protégeront les illuminés assassins de l'agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, pour qui les données épidémiologiques sont encore insuffisantes pour établir une relation entre des niveaux d'exposition à ces particules et des effets sur la santé humaine.
de l'observatoire régional de santé, pourtant, la corrélation univoque entre les pets des usines des camions et des caisses, et le nombre de décès ou d'hospitalisations. paris étouffe, sa banlieue asthmatique se cache derrière des strates grisâtres. les services de la voirie parisienne qui lisent dans des feuilles inspirées, qu'il n'existe pas de seuil ou de niveau de pollution en-dessous duquel sa population ne serait pas affectée, et qui décident de se torcher avec.
paris qui ostracise en première lecture ses vieux, ses mômes et ses fragiles, et balance dans ses voies d'autobus les forcenés de la pédale bientôt dégénérés par l'absorption de métaux lourds au-dessus de normes raisonnables.
aujourd'hui, urbainement, paris invite ses véhicules à rouler moins vite, avec de beaux ronds de jambe. et se donne bonne conscience avec des conférenciers qui nieront l'évidence sous prétexte que les émissions de plomb se sont raréfiées depuis 1950. paname creuse pour son tram et couvre son périph', comme on balaie ses merdes sous la moquette.
je rentre à vélo et sur le pont mandela, le crépuscule smoggé ramène ce camaïeu de rouges et d'orange. de la fascination à se voir mourir en couleurs.
texte de 2010, extrait de anti-carnet de voyage(s) vol.2, paris etc.
Jérôme Coullaré. éditions www.lebrouillondefinitif.com
publié en 2012 par Velorution.org
http://velorution.org/page/index.php?option=com_content&view=article&id=388:particules&catid=40:pollutions-solutions-&Itemid=90