des miroirs imposants sur le mur d'en face et au plafond multiplient une isis ailée en une armée infinie de milans.
sa quête morbide s'étale sur du papier peint, où je la vois couchée sur le ventre des 14 morceaux reconstitués de son mari défunt, battre des ailes afin qu'il la féconde.
un pénis noir dressé figure la scène et s'immisce dans la fente d'une robe moulante. au plafond, les verges inversées comme autant d'arbres noirs tissent une forêt dense et finissent par se confondre avec les cornes qui couronnent la déesse. mes pieds figés dans un tapis d'orient de mauvaise facture miel et vanille. mes premiers jours abandonné au milieu de ces profils de femmes perruquées, de râ et d'atoum qui me toisent.
des bateaux en maquette sur des commodes dorées et ébène, en vogue vers de petites lampes coniques à tête de sphinx. prostré et cadenassé dans la chambre hiéroglyphe, bloqué au milieu de deux grands papyrus, devant un nil lithographié lapis lazuli, j'ai soif.