on rentrait chez nous. derrière des portes fermées à double tour, on mangeait les restes, on mangeait en silence à lécher les assiettes et dormions sur des matelas tâchés.
nos caves pleines de bouquins de poches. nos cœurs pleins de ressentiments.
nous avancions contre le vent. nous grelottions dans nos pulls mouillés.
on mangeait dans la rue de mauvaises choses pour nous remplir. on zigzaguait entre les merdes de chiens et les crachats noirs, on disparaissait sous un ciel bas
extrait de la nouvelle adages, 2011
photo lebrouillondefinitif.com 2013