Quel espace faut-il réinventer pour que je retrouve enfin mon propre bout du monde.
Ma terra incognita, accessible uniquement en chemins singuliers. D’escarpements en dévers, quand le monde au départ devient épars pour finalement disparaître.
Quand je ferme les yeux, la route se referme sur moi et m’absorbe comme un trou noir. Tout alentour se déforme au passage et se regroupe après. Au-devant, elles s’écartent, se fendent, se défigurent, la matière s’accélère, difforme, élastique. Les cicatrices que je laisse derrière moi s’effacent.
Elles retombent dans une nuit cotonneuse et réparatrice. Dans mon sillage, les choses se calment, se rendorment, replongent et se figent.